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IL Y A DE NOMBREUSES ANALYSES SUR LA TELEVISION ET L'ENFANT. NOUS AVONS VOULU ICI ABORDER QUELQUES THEMES AUTOUR DE CETTE TELEVISION. L'APPRENTISSAGE, LE SAVOIR, L'EDUCATIF, MAIS AUSSI LA VIOLENCE, LA PASSIVITE OU L'APPRENTISSAGE DE LA CONSOMMATION... UNE PETITE VISITE ? , IL Y EN A POUR TOUS LES GOÛTS ! |
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ATTENTES EDUCATIVES ET NOUVEL APPRENTISSAGE On peut imaginer que l'enfant n'est pas seulement passif devant la télévision. Il doit travailler avec ce qu'il voit et ce qu'il sait. Il reconstruit ses informations internes au fur et à mesure qu'il regarde l'écran... Il faut pouvoir discuter avec l'enfant de ce qu'il voit, cela lui permettra d'apprivoiser l'image, d'avoir une autonomie face à elle.
C'est évident que l'action éducative de la télévision se fera conduite par un adulte, surtout pour pouvoir exploiter en dehors de l'écran les connaissances, les intégrer... cette vision positive de la télévision n'est pas souvent exprimée dans les livres, vous trouverez avec "Le petit écran des enfants" de Christian Gautelier, un ouvrage qui tente le positif. " Spectateur et auditeur, le jeune enfant d'aujourd'hui est plongé dans des situations où il se sert principalement des sens à distance. La vue et l'ouïe. L'action sur les choses des trouve reléguée loin derrière le divertissement télévisuel. Par la présence de la télévision au foyer, les produits de l'imagination auxquels il accédait autrefois plus tardivement font irruption dans sa vie avant qu'il ne marche ni ne parle. Par la télévision, un rapport médiatisé aux êtres et aux choses, ne se comparant à rien d'équivalent autrefois, a modifié les étapes de l'initiation. Les aspectes publics du monde sont apparemment accessibles, mais ils demeurent amalgamés aux fictions et aux dessins animés, dans les représentations que les jeunes enfants peuvent s'en faire. Cela, faute d'expérience vécue et de concepts permettant de distinguer et de classer les éléments du flux continu des images et des sons. Car l'image favorise les amalgames, contrairement au langage conceptuel, qui permet de faire des distinctions. Ces distinctions, les jeunes enfants ne peuvent pas encore les faire, et le plus âges n'ont pas été entraînés à les faire. Rien ne vient alors contrecarre l'invasion contagieuse des émotions. " 1. " J'ai décrit l'effet de fascination sur les jeunes enfants, qui d'ordinaire sont actifs et remuants. La télévision les immobilise et ils demeurent captés par elle. L'immobilisation favorise l'imprégnation par ce qui est regardé régulièrement. L'imprégnation est un mode puissant d'apprentissage, opérant surtout dans les premières années de la vie, mais aussi dans toutes situations où il n'est pas nécessaire de savoir qu'on apprend. La violence de la situation télévisuelle se manifeste dans cette forme de capture de celui qui regarde et qui ne peut se détacher sans effort. Par la seule réception, il s'imprègne malgré lui de thèses auxquelles il n'adhérerait pas de manière volontaire. " 2. "Qu'entendent les parents par éducatifs ? Ils voient des suppléances éducatives dans le film pour enfants et dans le dessin animé. Leurs difficultés à obtenir de leur progéniture une soumission aux règles familiales les autorise parfois à penser que le film permettra de faire comprendre à l'enfant qu'il doit obéir, apprendre, se laver, se plier aux habituelles occupations du quotidien. Les punitions et récompenses obtenues par le héros lui expliqueront la raison des règles. Principes apparemment pleins de bon sens, ils ne font pas abstraction de la règle familiale, clairement énoncée, expliquée et appliquée. Dans le cas contraire, l'enfant ne fera nul rapprochement entre la situation fictionnelle et ce que réclament ses parents. » 3. "Si le contenu de l'histoire ne semble pas respecter les enfants ou ne correspond pas aux valeurs que vous voulez transmettre - même si la séduction s'exerce sur l'enfant par un marketing adroit - , expliquez à l'enfant pourquoi vous ne souhaitez pas qu'il regarde ce film. S'il est plus âgé, il est possible de nuancer l'interdiction, à condition de prendre le temps d'engager une discussion, dans le but d'aiguiser son esprit critique." 4.
RISQUE D'HYPNOSE "La durée d'une émission est également fonction de l'âge de celui qui la reçoit. Plus l'enfant est jeune, plus courte est sa capacité d'attention. Avec la télévision, la difficulté consiste justement à éteindre le poste, alors que plusieurs films d'animation s'enchaînent - le risque d' "hypnose" est garanti si la durée du programme n'a pas été limitée dès le départ. Observer son enfant au cours de la projection d'un film est le meilleur moyen de savoir ce qui lui convient. Des signes d'agitation, le regard qui se déconcentre sont autant d'indicateurs de la perte d'attention et du désintérêt." 5.
DEVENIR UN CONSOMMATEUR " Une grande partie des contenus des programmes des télévisions commerciales peut avoir un effet négatif sur les attitudes sociales des enfants. Les publicitaires utilisent des techniques sophistiquées pour manipuler les spectateurs et créer l'envie de certains produits, et les enfants n'ont pas de moyen de défense contre ces techniques." 6. " (...) la télévision touche l'enfant-consommateur même lorsqu'il n'y a pas de publicité du tout. Dans les années 50, on a trouvé que les enfants anglais qui n'avaient accès qu'à la BBC, télévision sans publicité, avaient des aspirations plus matérialistes que les enfants n'ayant pas la télévision. Les adolescents qui avaient la télévision étaient par exemple plus centrés sur ce qu'il auraient dans le futur; au contraire les adolescents sans télévision étaient plus concernés par ce qu'ils feraient." 7. Ici, des exemples sur ce sujet.
L'IMITATION « À l'ère de la télévision, l'imitation chez l'enfant a pris des formes nouvelles, car elle passe précocement par les modèles télévisuels. Ce qui a été classiquement décrit comme imitation, au foyer où dans les groupes, existe toujours, mais est marqué par la présence de la télévision au foyer. Cette présence, par le visionnement assidu qu'elle favorise, modèle les attitudes, et ce modelage s'exerce plus ou moins sur tous les enfants. Mimétique ou suggérée l'imitation des modèles prestigieux de héros de dessins animés, d'enfants vedette, ou d'adolescents amoureux, est difficilement évitable, étant donné l'imprégnation quotidienne. L'imitation directe n'est plus seulement dans la fréquentation des proches. La proximité que crée la télévision, par une fausse intimité et une familiarisation avec des êtres fictifs ou réels, favorise l'émergence de modèles nouveaux. Le champ de l'imitation s'est donc élargi à une gamme de conduites et de comportements, inconnus jusque-là au foyer et à l'école. Ces thèmes nouveaux d'imitation s'ajoutent à l'imitation du langage, des actes, des mimiques, des réactions de l'entourage, et peuvent les teinter affectivement, les dénaturer, s'y substituer par le prestige de la télévision. » 8.
LES CONFLITS AUTOUR LA TELEVISION "Fuir les conflits, s'évader hors du quotidien. La télévision permet d'oublier provisoirement les pesanteurs de la vie quotidienne, Mais elle constitue en même temps un attracteur très puissant, générateur de conflits nouveaux et révélateur de conflits latents. Beaucoup d'enfants vivent la « fusion des âges » parce qu'ils s'imprègnent de produits télévisuels. Ils la vivent aussi de manière plus directe par la transformation des attitudes de leurs parents, caractérisée par l'absence de retenue. (...) La télévision a un effet conflictuel sur le groupe familial, qui est hétérogène par les goûts, par l'âge et par le statut de ses membres. Les conflits peuvent être plus ou moins larvés. Ils explosent parfois, car la télévision peut, suivant les circonstances, les induire ou bien les révéler. Elle les révèle quand elle est le prétexte à des disputes, dont les causes sont des griefs qui lui sont étrangers, elle les induit quand elle est, de manière explicite, à l'origine des conflits " 9.
TRANSFORMATION DU MERVEILLEUX "Le spectacle exerce une indéniable séduction. Il favorise chez les enfants l'imprégnation des thèmes abordés de façon répétitive, notamment les thèmes irrationnels et magiques. Les contenus sont-ils décryptés selon l'attente des adultes ? Rien n'est moins sûr, ces derniers projettent sur les enfants leurs interprétation personnelle et parfois le souvenir de leurs propre émerveillement. Mais les enfants d'aujourd'hui baignent plusieurs heures par jour dans ce qui ne peut plus être une source d'étonnement. Pour qui a eu accès aux contes de fées par ses propres lectures ou par des conteurs qui savaient en rendre l'esprit, la banalisation des pouvoirs magiques par les dessins animés est particulièrement désolante. Le merveilleux cesse de l'être quand il se matérialise dans des images qui, de plus, sont utilisées dans des buts mesquins : les pouvoirs magiques perdent leur mystère. L'excès d'images devient un frein : submergé par les images, l'enfant n'a plus le loisir de s'en créer. Comment alors entraîner son imagination ? Le conte de fées devrait être abordé à l'âge de la lecture pour que s'exerce sans entrave son rôle initiatique. C'est seulement alors que l'enfant peut s'identifier à un héros plus âgé qui lui et surmonter avec lui les obstacles, distinguer le bien du mal, en reprenant à son propre compte ses qualités de courage et de bonté, d'intelligence et d ténacité comme autant de vertus. Mis en image et montré à des enfants trop jeunes, le conte n'exerce pas les mêmes fonctions. Seules demeurent l'arbitraire, les pourvois exorbitants, la cruauté qui paraît gratuite. Dans les dessins animés, les pouvoirs magiques attribués à des enfants très jeunes confinent les petits téléspectateurs dans un monde mesquin qui n'aide pas à grandir à se surpasser. " 10. Un livre sorti en 2011 propose une critique scientifique de la télévision. "TV lobotomie" de Michel Desmurget, il montre comme elle peut avoir différents effets négatifs. Ici un petit descriptif.
Si vous hésitez encore avec l'idée d'avoir une télévision à la maison, un documentaire va vous persuader qu'il faut rapidement s'en débarrasser, allez regarder, c'est intéressant. ICI
1. "Des enfances volées par la télévision". Liliane Lurçat. François-Xavier de Guibert 2004 troisième édition, livre édité en 1995 p.135 2. "Des enfances volées par la télévision". Liliane Lurçat. François-Xavier de Guibert 2004 p. 143 3. "Psychanalyse des dessins animés". Geneviève Djénati. L'Archipel, Paris, 2001p.152 4. "Psychanalyse des dessins animés". Geneviève Djénati. L'Archipel, Paris, 2001p.172 5. "Psychanalyse des dessins animés". Geneviève Djénati. L'Archipel, Paris, 2001p.172 6. "L'enfant et les médias". Patricia M. Greenfield - Jean Retschitzki. Editions universitaires Fribourg Suisse, 1988 p.16 7. "L'enfant et les médias". Patricia M. Greenfield - Jean Retschitzki. Editions universitaires Fribourg Suisse, 1988 p.16 8. "Des enfances volées par la télévision". Liliane Lurçat. François-Xavier de Guibert 2004 9. "Des enfances volées par la télévision". Liliane Lurçat. François-Xavier de Guibert 2004 p121 10. "Le jeune enfant devant les apparences télévisuelles". Liliane Lurçat. Edition épi Desclée de Brouwer 1984 p.221
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