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VOUS TROUVEREZ ICI QUELQUES REPRESENTATIONS SYMBOLIQUES DE CE QUE NOUS POUVONS DECOUVRIR DANS LE MONDE DE DISNEY. JUSTE POUR SE DONNER UNE IDEE DES DIFFERENTES DIMENSIONS DU MONDE MAGIQUE...

 

 

Les citations suivantes proviennent du livre "POURQUOI VOTRE ENFANT EST FAN DE DISNEY ". Edwige Antier Edition hachette, 1998

QUELQUES PRESENTATIONS DE SYMBOLES

Aladdin: "La lampe est un instrument masculin avec son long bec phallique d'où jaillit le bon génie qui permettra à Aladin et à Jasmine de s'aimer. En revanche, si la lampe magique est dans les mains d'un méchant comme Jafar, c'est un génie destructeur qui en jaillira."p.11

Belle au bois dormant: la rose rouge (sur la poitrine de la belle au bois dormant quand elle se fait embrasser, et sous la cloche de la belle et la bête) "C'est pour les spécialistes de la vie psychique le symbole de la sexualité, de l'amour-passion." p.1

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"Tous les messages du dessin et de l'animation symbolisent clairement la période pubertaire. Avant le saignement provoqué par la piqûre du rouet, la belle adolescente monte un escalier qui aboutit à une petite pièce fermée à clef ; les psychanalystes ont souvent entendu raconter ces rêves de chambre fermée à clef, représentant dans l'imaginaire, la vulve de la femme, la clef pénétrant la serrure... La quenouille qui tourne ravit la jeune fille attire sa curiosité. L'allusion sexuelle est évidente. Dès qu'elle touche le fuseau, elle se pique et saigne." p.29

"Les gouttes de sang. Elles coulent lorsque la jeune fille entre en période de puberté. Ainsi, lorsque la Belle au bois dormant se pique avec la quenouille, le sang coule : elle entre en sommeil - la puberté est une phase de repli sur soi - jusqu'à ce que son prince vienne la sortir de sa léthargie." p.10 (SAUF QUE DANS LE FILM DE DISNEY, ON NE VOIT PAS QUAND ELLE SE FAIT PIQUER, LE SANG N'APPARAIT PAS...)

 

Bambi: "Bambi, avec sa grosse tête et ses longues jambes fines, si maladroites, ses grands yeux étonnés, ses oreilles dressées, renvoie à votre enfant toute l'image de sa propre faiblesse."p.22

Le Roi Lion : "Porté sur les fronts baptismaux du haut de son rocher, comme Hercules sur son Olympe, Simba, le fils du Roi Lion naît dans une ambiance de fête. Mais comme il est fragile, à cause de sa petitesse physique est aussi à cause de sa trop grande curiosité qui le pousse à désobéir ! Votre enfant, si souvent culpabilisé par ses désobéissances inévitables, se sent immédiatement le complice de Simba. "p.22

Blanche-Neige : "L'innocence de Blanche-Neige, symbolisée par son prénom et sa blancheur, contraste avec son désir de croquer la pomme. La pomme rouge comme le sang, symbolise l'amour et le sexe. (...) en la croquant, la jeune fille met fin à la période de latence. Croquer la pomme rouge est un symbole qui équivaut à l'arrivée de la menstruation. Blanche-Neige entrera dès lors en hibernation, dans son cercueil de verre, tant il est vrai que l'adolescence est une période d'incubation. Il faut en effet du temps entre la venue des premières règles et l'accès au statut d'adulte, qui permet d'être emportée par le prince charmant.

Les nains, eux, n'ont pas grandi. Ils sont asexués et ne vivent pas d'histoire d'amour. Si Blanche-Neige était restée vivre avec eux, elle serait figée dans l'enfance. Il a fallu qu'elle transgresse l'interdit - Ne laisse entrer personne ! » - pour franchir le cap de l'adolescence." p.26

Cendrillon et Blanche-Neige : les belles-mères. "Le rôle de ces marâtres dans les contes de fées est bien connu : elles permettent le dédoublement de l'image maternelle, et l'enfant peut alors se laisser aller à des sentiments de haine. Car nos petits n'ont pas toujours des élans positifs envers nous, leur maman. (...) Il vous le dit d'ailleurs bien souvent, vous trouve extrêmement « méchante », même s'il se sent coupable d'éprouver un tel ressentiment contre vous, sa maman, personnage sacré. Si l'histoire lui permet de reporter sur une marâtre ses sentiments négatifs, il pourra les vivre sans culpabilité "p.26

 

Blanche-Neige, Belle au bois dormant, Belle et la bête : se préparer à la vie d'adulte, entre latence et adolescence. "Pendant cette évolution pleine de danger, l'enfant doit tourner le dos à la sécurité de ses premières années et se libérer de ses parents. C'est pourquoi aussi bien Blanche-Neige que Cendrillon apparaissent perdues dans une forêt hérissée de dangers. Ayant quitté la maison parentale, elles doivent affronter les tendances agressives des autres. La Belle au bois dormant est entourée par une épaisse muraille d'épine. Cette attente fait comprendre au spectateur que l'éveil sexuel en peut pas se produire avant que le corps mais aussi l'esprit soient prêts. Essayer de répondre à l'intérêt sexuel trop brutalement, alors que l'être est encore immature, serait une attitude particulièrement destructrice. En revanche, lorsque la jeune fille est prête, les épines se transforment en belles et grandes fleurs pour laisser passer le prince." p.30 (DANS LA VERSION DISNEY, IL N'Y A PAS VRAIMENT DE FLEURS... UN PEU D'HERBE VERTE...)

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Hercule: "Sa force physique le conduit à casser, à faire des bêtises. Comme il n'est pas suffisamment mature pour envisager les conséquences de ses actes, on finit par l'exclure et le punir comme un enfant. C'est pourquoi ce dernier s'identifie facilement à Hercule. Même si ce héros est d'une force physique exceptionnelle, il a la faiblesse et la naïveté d'un enfant, comme votre petit ; il casse les objets des grands et se fait rabrouer." p.32

La petite sirène: "Le retour au milieu aquatique, qui symbolise le refuge utérin, est une régression pour l'enfant. La petite sirène est à l'abri dans son océan, mais elle ne pourra pas se marier avec son amoureux : Votre enfant peut difficilement exprimer ce fantasme de régression, de retour « aux sources »." p.38

Pinocchio: "Pinocchio cessera d'être un pantin, c'est-à-dire un enfant sans aucune autonomie, le jour où il aura acquis l'indépendance intérieure. Pour cela, il lui faut dominer ses pulsions primaires : son désir de jouer ou d'aller au pays des rêves au lieu d'apprendre à l'école. Tant qu'il n'est pas capable de réfléchir par lui-même, il lui pousse des oreilles d'âne, symbole de la bêtise. C'est en retournant dans les entrailles de la baleine, comme dans l'utérus maternel, qu'il pourra renaître à la vie, après avoir réussi à vaincre un grand danger et renoncé à la satisfaction impulsive de ses désirs." p.66

Le héros ne tue jamais lui-même: "Contrairement à ce que montrent la plupart des films d'action aujourd'hui, le héros de Walt Disney ne tue pas. La disparition du méchant est la conséquence logique de ses mauvais plans et de ses mauvaises pulsions. Le méchant se détruira lui-même.

(ou alors le méchant se transforme en une bête monstrueuse que l'on peut tuer (la mort de Maléfice...)"p 91

 

 

et en bonus un extrait bien intellectuel de "Accord et désaccord : la communauté dans le cinéma américain". Eric Prince. Cahiers du Gerse n°6. Université du Québec à Montréal

Sur internet ici, et téléchargeable en pdf ici

"L'expérience du dessin animé : quelques critères

L'univers de ces animations apparaît comme un monde de l'enfance. On peut dire cela sans nier que ce monde est le substrat du nôtre et qu'il est sujet à des éruptions récurrentes nous confrontant parfois à notre propre étrangeté 8 . Dans l'univers de Disney, on retrouve des animaux qui parlent. Ils sont anthropomorphes en tout sauf en ce qui concerne leur apparence. Il s'agit d'un monde suffisamment semblable au nôtre, mais qui s'en distingue. Il n'est pas utopique simplement parce qu'il est un conte. Bringing up Baby , dont il sera question ici, est aussi, en un sens, un conte et comme les films de Disney, il peut nous renseigner sur nous-mêmes, nous confronter à une certaine magie du jeu et même nous faire expérimenter une forme d'étrangeté. De la même façon que sur l'île de Lotos, Ulysse redécouvre l'importance de la mémoire, et sur l'île du Cyclope celle de l'hospitalité, la question est peut-être : que doit-on retirer à l'idée que l'homme se fait de lui-même et de son monde pour que le conte puisse nous révéler cet homme? Cela nous donne un cadre pour saisir l'effet que les films de Disney peuvent avoir. Un premier point concerne les limites touchant notre identité physique ou sa possible destruction. Dans la légèreté même des dessins de Disney, celle des arabesques de Bambi (Hand, 1942) ou des envols de la fée Clochette 9 , semble se réaliser l'abrogation de la gravité. Ce détail du dessin se retrouve aussi dans les situations : tout comme le coyote de Road Runner 10 tombe éternellement de sa falaise, un envol qui se termine par un écrasement n'y est jamais fatal. Un film comme Qui veut la peau de Roger Rabbit? (Zemeckis, 1988), qui mélange le dessin animé et l'image photographique, tire d'ailleurs partie de l'habitude de réception dans laquelle se révèlent ces critères 11 . Cavell note que ce qui manque en tant que tel est peut-être moins la gravité que certaines caractéristiques du corps. Le corps ne semble jamais un problème pour les personnages animés. Les créatures sont totalement expressives, ne serait-ce que parce que cette expressivité passe par une série de traits fixes constamment utilisés qui caractérisent précisément l'animation. Leur visage et leur corps sont néanmoins confinés à quelques attitudes typées et limitées. Ce trait peut les distinguer des stars qui parce qu'elles sont des créatures photographiques peuvent, comme chacun de nous, être inexpressives. Rappelons que la préoccupation principale n'est pas ici d'isoler une essence du medium ou même simplement de donner des frontières fixes à une institution de sens, mais de révéler un certain nombre de possibilités et, notamment, de préciser l'impression qui se révèle dans la comparaison. Une créature dont le corps est indestructible et qui est immortelle semble un pur esprit. Il faut avoir lu La Petite Sirène dans la version d'Anderson pour s'apercevoir que les contes ne sont pas toujours sans conséquences sur l'intégrité physique de leurs personnages 12 . Mickey, qui n'est plus très jeune, n'a pourtant pas pris un poil blanc. C'est une partie de sa magie mais aussi ce qui fait la limite des communautés représentées dans les films lorsqu'on veut les traduire en lieux existants. Un monde où les créatures sont incorporelles en sera un où le sexe et la mort sont généralement absents 13 . C'est un monde, comme celui de Jack et le haricot magique , qui est condamné à être très joyeux ou très triste. Ce survol, bien que rapide, permet néanmoins d'isoler certains éléments qui peuvent compter comme critères. Un seul critère, ou même deux, ne seront pas décisifs. Les critères (ou, pour le dire autrement, les signes) font leur effet en groupe, l'un par rapport à l'autre. Ces critères semblent suffisamment aller de soi dans notre expérience du monde de Disney, mais ne caractérisent pas tous les dessins animés (s'ils limitent, ils rendent possibles certaines avenues). Les bandes dessinées pornographiques japonaises peuvent très bien nous présenter des relations sexuelles sadomasochistes, des protagonistes affublés de parties génitales énormes ou bien jouer d'un mélange d'exagération et d'innocence qui révèle certaines possibilités expressives du dessin animé. Ce qu'on peut alors remarquer est que le sexe ou la terreur, dans un monde où les personnages sont privés de certaines caractéristiques qui définissent le corps humain complet, sont absolus tout comme le bonheur et la tristesse peuvent l'être dans le monde de Disney. Un tel univers se prête d'ailleurs assez bien à la réalisation d'un carré sémiotique. On peut toutefois se demander si un tel carré fournit les balises où s'ouvre un champ de possibilités que l'on pourrait étendre ou les bornes d'un monde où tout semble déjà prévu. Il ne s'agit pas de nier le charme manifeste que peuvent avoir les petites souris animées, surtout lorsqu'elles chantent leur amour pour Cendrillon et que leurs mouvements s'accordent avec les mélodies populaires, mais on peut s'interroger sur ce que célèbre cette euphorie. Est-ce la réalisation utopique des communautés démocratiques où tous s'accordent dans le plaisir et le divertissement? Est-ce l'utopie par excellence de l'Amérique? De quelle Amérique s'agit-il? Pour y voir plus clair, il convient de se tourner vers les comédies romantiques analysées par Cavell et d'observer quelle idée de communauté est suggérée dans ces films."

                                               

8 Certains arguments que nous avançons ici s'inspirent des réflexions de Cavell qui, dans le supplément à la seconde édition de The World Viewed (1979 : 167 à 174), répond, par quelques courtes remarques, aux objections de ceux qui lui reprochent de produire une définition du cinéma qui exclut le dessin animé.

9 Dans Peter Pan , Clyde Geronimi et Wilfred Jackson, 1953.

10 The Road Runner Show est une série culte de la télévision diffusée de 1966 à 1973, réalisée par Gerry Chiniquy et Friz Freleng.

11 On se rappellera en effet que le personnage du vilain, qui nous a été présenté depuis le début du film comme un humain, se révèle être un « toon » et qu'il échappe à la mortalité habituelle des hommes.

12 « Je vais te préparer un breuvage [...] tu le boiras. Alors ta queue se divisera et se rétrécira jusqu'à devenir ce que les hommes appellent deux jolies jambes, mais cela fait mal, tu souffriras comme si la lame d'une épée te traversait. Tous, en te voyant, diront que tu es la plus ravissante enfant des hommes qu'ils aient jamais vue. Tu garderas ta démarche ailée, nulle danseuse n'aura ta légèreté, mais chaque pas que tu feras sera comme si tu marchais sur un couteau effilé (sic.) qui ferait couler ton sang. Si tu veux souffrir tout cela, je t'aiderai. » (Extrait de La Petite Sirène , de Hans Christian Andersen.)

13 S'il s'agit d'une règle, il existe, comme dans le cas de toute règle, des cas d'exception, surtout dans les productions récentes. C'est le cas du Roi lion . Le père meurt dès le début, mais le jeune lion trouve toutefois rapidement une famille de substitution dans la nature bienveillante, par l'entremise de laquelle son père peut d'ailleurs lui parler. En cela, il convient de remarquer que le récit est, à plusieurs égards, très shakespearien. "