JEAN MARTIN, UN PEINTRE PRESENTE PAR ROBERT MOREL

JEAN MARTIN

Achevé d'imprimer pour les compte des Editions Mayer - 224, avenue du Maine 75014 PARIS - sur les Presses de l'Imprimerie Moderne du Lion à Paris - Dépôt Légal: 3ème trimestre 1982

 

   

Jean Martin est né en 1911, sous le signe du taureau.
C'est un de ses ancêtres qui monta en ballon avec Gambetta, et Jean Martin est fier de montrer la serviette qui emporta les célèbres documents de 1871, il est fier d'avoir eu un grand-père musicien, il est fier de Rosette son épouse de miel, il est fier de ses deux filles Janine la droite et studieuse et Françoise la ronde et joueuse, et de tout cela il y a de quoi, - mais par ailleurs c'est un homme discret, c'est un travailleur. J'imagine que le charpentier Joseph à l'oeuvre avait le même amour, à la vie avait le même amour; et c'est rare aujourd'hui, cet équilibre.
C'est pourquoi ma joie est d'exalter l'oeuvre de Jean Martin que garantit une vie privée; et que garantit un talent reconnu, et exprimé par des gammes intenses dans ses toiles où tout est prétexte à peinture, exprimé par un sens aigu de l'humain (douleur, fragilité, puissance, joie) dans ses dessins où tout est prétexte à saisir la vie. Et si l'on veut bien convenir avec moi que notre siècle est un autre Moyen-Age, on accordera du même coup, à l'art de Jean Martin, une place de choix référée aussi bien à sa conception qu'à son exercice. Sans qu'il soit nécessité des sujets précisément sacrés, Jean Martin met à peindre et dessiner, un amour d'oeuvre, un amour de vie, un amour d'homme, un amour de dieu, que connurent les bâtisseurs de cadhédrales.
Que cet amour vous réjouisse comme il me réconforte!
septembre 1947

Jean Martin


Ceux qui choisissent la vie, Jean Martin vu par Robert Morel
Jean Martin habite Lyon de famille.
... J'ai fouiné dans ses cartons et il m'a montré... Toute une galerie de gens comme tout le monde et pour cela pas comme tout le monde.
De l'autre côté, Jean Martin retrouvait son épouse qui est un sourire, et ses deux fillettes. Il prenait les cheveux de sa femme, les jambes de Janine, Françoise et sa poupée, le sommeil de la plus grande, le jeu de la plus petite sortant du pot-de-chambre. Et l'on en retrouve toute une série d'émouvants rappels dans ses cartons. Je n'ajoute pas le travail du peintre et ss amitiés de peintre. Cela nous regarde encore moins. C'est un travailleur solide, qui a eu la patiece de retouner aux primitifs...
Il en a sorti une matière d'émail, des bleus sombres dévorés de lumières et d'ombres où l'ombre devient lumière, des bruns qui frémissent comme une pâte ensemencée de levain...
Cet autre Christ accroché à un arbre mort que Jean Marin garde dans sa chambre n'est pas un Christ de la seule Passion. C'est le Christ de toute la Passion, celui de Pologne et celui de Munster et il lui est venu en tête par la crucifixion d'un séminariste pendant la guerre d'Espagne..
Jean Martin étudie. Il se passe à chaque regard et à chaque coup de pinceaux à l'école, il apprend et il écoute les couleurs. Et j'admire ses sonates de verts, de roux, de bleux qu'il harmonise humblement et manifiquement sur le ventre des perches...
(...)
"L'Opinion" 9 octobre 1943

 

 

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